Comment débuter et pratiquer la méditation
Celui qui médite se voit souvent gratifier d’un “tu dois être zen alors !” mais savez-vous pourquoi on assimile ces deux concepts ?
L'origine du zen
Zen vient du mot « zenna ». En chinois on le traduirait par « chan », en sanskrit par « dhyana », le stade du yoga permettant d’atteindre le samadhi. Ces trois termes désignent un état à la fois de méditation, de contemplation et de concentration, un état d’être qui refuse ce qui détourne le regard et distrait la pensée. Ainsi dans l’état zen, si on se réfère à l’étymologie interculturelle, on se recueille intérieurement dans une posture fixe, le regard et l’esprit focalisés pour éviter les images et pensées parasites. C’est un état de pleine conscience dans l’instant présent.
Au Japon la philosophie originelle du zen, qui était portée par les pèlerins dans un but religieux, fut influencée par la civilisation et l’art de vivre japonais, à qui l’on doit les fameux jardins zen ou encore la cérémonie du thé. Aujourd’hui le zen tel que l’entendent les occidentaux se rapproche davantage de la médecine comportementale ou d’une méthode de développement personnel. Néanmoins se maintient l’idée que le zen permet d’écarter les distractions extérieures, les contrariétés chroniques et ponctuelles ou les divertissements du monde pour se concentrer sur l’essentiel. On parle de méditation en retrait des sens.
« Si les statistiques précises font défaut, le zen semble bien la forme de bouddhisme la plus pratiquée par les Occidentaux et donc la plus exportable hors d’Asie. (…) Le dépouillement de l’esthétique zen, contrastant avec l’art surchargé des autres formes de bouddhisme, a contribué à ce succès, les temples zen succédant aux églises de Le Corbusier comme modèles de simplicité. (…) Cette originalité du zen, devenu mondial, par rapport aux autres écoles se réclamant du Bouddha a amené de nombreux religieux à faire du zen une religion extérieure au bouddhisme dont il n’adopte ni les écrits ni les images. » Odon Vallet, Petit lexique des idées fausses sur les religions.
La méthode zazen
Le zazen propose une pratique de méditation assise d’origine japonaise. Littéralement, Zazen signifie s’asseoir et méditer : za pour s’asseoir, et zen pour concentration, compréhension. Il s’agit ici de se concentrer strictement sur la posture du corps et sur la respiration, sans technique particulière autre que l’absolue observance de cette attention soutenue, à chaque instant… ce qui est particulièrement exigeant !
La posture de zazen n’est pas nécessairement une assise en lotus, comme dans les méditations bouddhistes. On adopte une assise au sol rigoureuse, le dos se redresse, menton tiré en arrière pour accentuer la verticalité de la colonne, nuque tendue. Si vous avez un doute, n’hésitez pas à suivre un tuto pour vous garantir d’être dans la bonne assise! La posture est ainsi étirée entre ciel et terre, mélange de souplesse et d’énergie pour pouvoir tenir sur une certaine durée tout en laissant circuler le souffle. Petit à petit, la concentration sur la respiration chasse les anxiétés, les colères, les émotions, permettant à l’esprit de s’apaiser et à la sagesse de se manifester. On dit que le zazen conduit à un état d’intériorisation parfaite.
Si l’expérience de cet enseignement traditionnel vous inspire, il existe à l’heure actuelle une centaine de dojos et lieux de pratique qui suivent l’enseignement originel du Maître Taisen Deshimaru à travers tous les continents. Vous pouvez également découvrir la méditation samatha : il s’agit ici d’une méthode de purification de l’esprit par une méditation de la tranquillité. Excellente pratique pour lâcher prise ou apprendre à ressentir, tout simplement.
Et pour ceux qui veulent vivre l’expérience du prathyara - le retrait des sens - sans adopter la rigueur disciplinaire du zazen, commencez par la méditation de pleine présence avec des séances courtes et guidées qui vous aideront à travailler ce processus d’intériorisation.
Copyright exclusif Elodie Garamond 2023